À PROPOS
En 2020, la pandémie de la COVID-19 a contraint de fermer la plupart (si ce n’est la totalité) des
musées du monde entier afin de répondre aux mesures sanitaires et de sécurité publique. Le
comité international ICOM Costume conçut alors le projet d’une exposition virtuelle de masques
afin de maintenir des liens entre les professionnels des musées et le public, et aussi
d’encourager la collecte, l’interprétation et l’exposition d’objets relatifs à ce moment crucial de
l’époque. Des musées en Europe, Asie, Afrique, Amérique du Nord, et Océanie ont été invités à
rejoindre cette initiative, emportée par le Royal Ontario Museum (Toronto, Canada), co-
organisation pilote. Les masques sont devenus le symbole de la pandémie, représentant la
résilience de l’humanité, la communauté, et l’unité pendant cette tragédie mondiale. Cette
exposition virtuelle met en lumière l’importance des collections muséographiques comme
sources d’inspiration qui embrassent les évènements actuels et célèbrent la mode
contemporaine et le design. Accessible gratuitement pour les visiteurs du monde entier,
l’exposition présente des masques qui documentent les moments clefs de l’histoire
contemporaine et saisissent le défi relevé mondialement contre le virus, ce qui résonnera pour
les années à venir.
L’exposition virtuelle est financée par une bourse du fond ICOM Solidarité de l’appel à projet
2021, dans le cadre du projet d’ICOM Costume Clothing the Pandemic: Resiliency, Community
& Unity Expressed Through an International Collaboration of the COVID-19 Facemask
Project/Habiller la pandémie : Résilience, unité et communauté exprimés à travers un projet de
collaboration internationale sur les masques Covid-19. D’autres volets du projet ont mis en
œuvre des ateliers en ligne Documenting the Material Culture of the Pandemic: Strategies and
Challenges/Documenter la culture matérielle de la pandémie : défis et stratégies, et une
conférence internationale ayant pour résultat un ensemble de données accessibles en ligne
pouvant permettre à d’autres de constituer leurs propres collections, et de procurer des
ressources pédagogiques pour les éducateurs afin de parler de la pandémie à travers ces
collections internationales.
COVID-19
Collecting Strategies
Asian Civilisations Museum, Singapore
Ces masques de Singapour, d’Asie et de la diaspora asiatique reflètent l’approche du musée des civilisations asiatiques (ACM) d’une collection sur l’Asie dans la mode et sur l’impact asiatique dans la mode mondiale. L’accent est mis sur l’aspect transculturel et les relations pan-asiatiques au-delà des frontières nationales ; incluant le design contemporain qui intègre l’héritage du patrimoine et les points forts de nos collections, tels que le batik et la mode chinoise Peranakan.
The British Museum, London, England
Le British Museum a commencé à collectionner des objets sur le Covid-19 avec le soutien de notre réseau international et de nos collègues, afin de créer une histoire globale capable de montrer aux futures générations comme les peuples et les sociétés, à travers le monde et au Royaume-Uni, ont répondu à cette crise historique. Mêlant les références culturelles passées et présentes, ces objets sont là pour construire et compléter les collections existantes du musée en y apportant un large éventail de perspectives et d’histoires sur la pandémie.
Budapest History Museum / Kiscell Museum, Budapest, Hungary
Le musée historique de Budapest – Kiscelli Múzeum collectionne les objets historiques de la capitale de la Hongrie. En 2020, nous avons fait un appel sur notre site et sur nos réseaux sociaux afin de collecter des objets relatifs à la pandémie. Des personnes ont envoyé et apporté au musée des masques, des drapeaux, des affiches, et d’autres documents. Des stylistes hongrois ayant répondu à la pandémie en confectionnant des masques plutôt que des vêtements, le conservateur des collections de textile les a sollicité afin qu’ils puissent donner des exemplaires de leurs pièces.
Centraal Museum, Utrecht, Netherlands
Le musée central d’Utrecht a plus de 180 ans, une large et complète collection. Celle-ci comprend l’art moderne et contemporain, le mode et le design, l’histoire urbaine, l’art ancien et les arts appliqués. La période de la COVID-19 a été intégrée aux collections par l’acquisition et la sauvegarde de plusieurs objets, tel que des blocs de mise à distance et des masques de protection faciale, faits par différents stylistes ou artistes, locaux et internationaux. Les masques, en particuliers, symbolisent cette période.
MUCEM, Marseille, France
Au moment où, au début du 21e siècle, la moitié de la population mondiale a vécu sous confinement, personne ne peut nier que nous traversions une période sans aucun précédent, qui a bouleversé nos vies. En tant que musée d’art contemporain et du quotidien, il était impossible pour le Mucem de ne pas prendre en compte cette situation exceptionnelle, c’est la raison pour laquelle, un appel à participation fut fait à l’attention de ceux qui voudraient soutenir la collecte des traces de cette période extraordinaire. Le Mucem a collecté plus de 600 témoignages décrivant d’une façon intime la manière dont chaque individu s’est adapté à la situation.
Musée Théodore Monod d’Art Africain IFAN-CAD, Dakar, Senegal
Nous avons entrepris cette collecte suite à l’interpellation du comité ICOM Costume qui nous a contactés pour nous faire part de ce projet d’exposition virtuelle sur les masques. Au début de la pandémie du coronavirus au Sénégal, il y avait une pénurie de masques de protection. C’est dans ce contexte que les artisans locaux et les tailleurs ont utilisé leur créativité et leur savoir-faire pour confectionner des masques de protection de fortune et à bon marché pour couvrir ce déficit et concurrencer les masques importés de Chine. Nous avons collecté un petit échantillon de masques qui commencent à devenir rares avec la baisse des cas de coronavirus.
Museo Kordilyera, Baguio, Philippines
Le projet Cordillera sur les textiles (CORDITEX) de l’université Baguio des Philippines est une équipe de recherche inter disciplinaire qui a construit un réseau autour de la région Cordillera du nord Luzon. Lorsque la pandémie est arrivée, les tisserands locaux furent dans l’incapacité de vendre leurs textiles à cause du confinement, et ont contacté l’équipe de recherche pour les aider à promouvoir leurs masques tissés main. Le projet CORDITEX et le museo Kordilyera organisèrent un marché artisanal afin d’aider les tisserands locaux, et depuis le musée a collecté ces masques régionaux, et d’autres grâce aux tisserands locaux à travers toutes les Philippines.
Museu del Disseny de Barcelona, Barcelona, Spain
Les masques du Museu del Disseny/musée du design de Barcelone font partie de la nouvelle collection formée pendant la pandémie en 2020, et furent présentés dans une exposition temporaire ‘Urgence ! Le design pour combattre COVID-19’ qui s‘est tenue à Barcelone et Madrid. La collection illustre les différentes solutions que le secteur du design a proposées dans une situation d’urgence et inclut des éléments de protection tels que les masques, des équipements sanitaires, tels que respirateur, ainsi que des documents imprimés tels que les campagnes d’information.
The Museum at the Fashion Institute of Technology, New York, USA
Le musée du Fashion Institute of Technology (FIT) a acquis des masques en raison de leur importance sociale et culturelle pendant la pandémie COVID-19. Ils seront mis en valeur dans une exposition sur la mode et ses accessoires.
National Museums Scotland, Edinburgh, Scotland
L’approche des musées nationaux d’Écosse pour la collecte COVID-19 s’est concentrée sur une variété de thèmes, entrecoupant les histoires sociales, médicales, militaires, stylistiques et mondiales, reflétant à la fois les effets généraux de la pandémie et la nature multi disciplinaire de l’organisation muséale. Le centre d’intérêt fut la représentation large mais concentrée d’une sélection de matériaux, depuis les objets les plus visuels clairement liés au virus, tels que les masques, les doses de vaccin et la signalisation de distanciation sociale, aux objets qui racontent les histoires sociales et culturelles de la pandémie d’un point de vue régional et local en Écosse et à travers le monde.
Rose Fashion and Textile Archive, Ramat Gan, Israel
Le 7 Avril 2020, la loi qui imposait aux citoyens d’Israël de porter des masques afin d’empêcher la contagion de la COVID-19 fut passée. Depuis lors, on vit des masques partout et sur chacun. Du jour au lendemain c’était devenu une obligation. Les gens alors réagirent très vite, commençant à créer différentes sortes de masques pour différents besoins. Afin de rendre compte de l’importance des masques, non seulement comme instruments médicaux mais aussi comme un phénomène esthétique unique, les archives ont décidé de collecter des masques qui racontent l’histoire de l’innovation technologique dans l’industrie textile, et celle de la créativité en Israël.
Royal Ontario Museum, Toronto, Canada
Le Royal Ontario Museum (ROM) ferma ses portes le 14 mars 2020, suivant les consignes de la province de l’Ontario, et le Canada entra en confinement pour combattre la COVID-19. En mai, les experts canadiens de santé recommandaient à la population générale de porter le masque non chirurgical comme protection sanitaire, et l’urgence à porter des masques s’est accélérée. Les conservateurs du ROM, Sarah Fee, Alexandra Palmer, Fahmida Suleman pensèrent à documenter l’histoire en temps réel en collectant les réponses créatives des fabricants de masques du monde entier. Les masques devinrent les nouveaux T-shirts pour l’expression personnelle, politique et sociale. Beaucoup furent collectés dès le début, reflétant la rapidité des fabricants et leur réactivité face à ce nouvel accessoire de mode. Les masques acquis en 2021 reflètent l’évolution des réflexions et réponses des artistes et stylistes. Ensemble, l’équipe muséographique a collecté plus de 250 masques de 23 pays, privilégiant les fabricants supportant les causes sociales. Une sélection de 100 masques est mise en valeur dans l’exposition du ROM, ‘Unmasking the Pandemic : From Personal Protection to Personal Expression/Démasquer la pandémie : de la protection à l’expression personnelle’ (18 Septembre 2021- 21 Février 2022).
Museum of New Zeaand Te Papa Tongarewa, Wellington, New Zealand
Les masques du musée Te Papa font partie d’une collection plus large liée à l’impact de la pandémie de la COVID-19 en Aotearoa Nouvelle Zélande et dans le Pacifique. La collection de masques fut développée par une équipe de conservation transdisciplinaire afin de refléter les différentes réponses culturelles et stylistiques à la pandémie et au port de masque, chose qui n’était pas une habitude en Nouvelle Zélande avant la COVID-19.
Victoria and Albert Museum, London, England
Le conservateur Mariam Rosser-Owen collecte les masques dans le cadre d’un petit projet intitulé ‘pandemic crafts’ (‘artisanat de la pandémie’). Celui-ci est une émanation d’un projet de recherche et de collecte qu’elle conduit depuis 2015, soutenu et financé par une récompense du Art Fund Collecting Award, afin de collectionner l’artisanat contemporain de l’Afrique du Nord. Utilisant son reliquat, elle proposa d’acquérir de l’artisanat contemporain à travers le Moyen Orient (non limité à l’Afrique du Nord dans ce cas) qui fournissait une matérialité à la pandémie de la COVID-19. Sans être limitée aux masques, cependant toutes ses acquisitions initiales furent des masques ou des objets d’art basés sur le masque, devenu l’objet iconique de la pandémie.
Westminster Menswear Archive, London, England
En avril 2020, nous avons commencé à collecter des masques faciaux et PPE (Personal Protection Equipement) – ou FFP2 masques de protection respiratoire – liés au COVID-19. Notre centre d’intérêt porte sur le prêt-à-porter masculin britannique et à ses fabricants, comprenant les marques vendues au Royaume-Uni. Nous avons maintenant 93 masques dans notre collection. Nous nous sommes intéressés à l’industrie manufacturière et à comment celle-ci a répondu au besoin de masques de protection respiratoire, et comment les stylistes ont intégré les masques dans la production.